Biographie

 

Hervé Di Rosa est né en 1959 à Sète (FR), et vit actuellement au Portugal, à Lisbonne. Il est connu comme l'un des initiateurs du mouvement Figuration Libre, créé en France au début des années 1980 avec Remi Blanchard, François Boisrond et Robert Combas.

 

En 1988, il crée l'art modeste, qu’il définit lui-même comme proche de l’art populaire, de l’art primitif, de l’art brut, de l’art singulier, de l’art contemporain occidental et non-occidental. Le Musée International des Arts Modestes (MIAM) est inauguré en 2000 à Sète.

 


Portrait de Hervé Di Rosa par Pierre Schwartz

Au début des années 1990, Hervé Di Rosa ressent le besoin de sortir de son atelier. Commence alors cet « Autour du monde » qui se continue aujourd'hui. De la Tunisie au Mexique, du Vietnam à l'Afrique du Sud, de la Bulgarie au Cameroun, d'Israël à La Réunion (à ce jour 19 étapes sur les cinq continents), ces voyages vont l'amener à réaliser des oeuvres avec des artistes et des artisans. Tout autant que les multiples tech-niques auxquelles il se confronte à travers ces approches, c'est son amour absolu des cultures populaires qui motive ses rencontres. L'altérité est au centre de ses préoccupations.

 

Chez Hervé Di Rosa la pratique artistique est aussi indissociable du voyage et des oeuvres, objets d’art et savoir-faire qu’il rencontre ou collecte lors de ses périples sur les cinq continents. Il s’en nourrit, élabore de nouvelles techniques et produit de nouvelles formes : peinture à la tempera et à la feuille d’or à Sofia en Bulgarie, bas-relief en bois et bronze à la cire perdue à Foumban au Cameroun, peinture sur bois à Kumasi au Ghana, arbres de vie au Mexique, laque au Vietnam...

 

« Être au monde. Quelle expérience commune ? » est le titre de la transcription d'un débat entre deux anthropologues, Philippe Descola et Tim Ingold. Deux locutions qui semblent être au coeur de l'oeuvre d'Hervé Di Rosa. Être au monde (non pas : « d'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? » comme s'interrogent Gauguin et bien des artistes), simplement être au présent, maintenant. S'inscrire dans le monde et y développer une expérience commune. L'inverse du par-cours solitaire de l'artiste. « Plus jamais seul » sera le titre de son exposition à la maison rouge à Paris.

 

L'esthétique de Di Rosa serait le partage de cette expérience. Une esthétique non plus monothéiste, celle d'un goût dominant, mais polythéiste, protéiforme. Une esthétique vulgaire, au sens littéral du terme : commune. Une esthétique populaire aux confins de nos critères habituels d'un bon goût exclusif. Qualifier l'oeuvre de Di Rosa de triviale est en cela naturel. C'est sa singularité. Au regard de ce tour du monde, on voit que son esthétique n'est pas seulement l'expression d'un, d'Hervé Di Rosa, mais également de tous, celles et ceux qui ont participé à la réalisation de ces oeuvres, et de toutes ces cultures côtoyées qui en sont les sources de germination.

 

Le commun si particulier de son oeuvre, personnelle et collective, lui permet de réaliser, en quarante ans de pratique, son tout premier voeu d'artiste en germe, montrer et nourrir à son tour les cultures populaires qui furent ses premières sources d'inspiration.